Un passé plutôt sombre

«C'est lui le tueur ! Il avait toutes les raisons d'en vouloir à son père !» disaient-ils.

Mais je l'aimais...
Malgré tous ce qu'il avait pu me faire subir, je gardais au fond de moi un sentiment indescriptible qui me ralliait à lui. Bien sûr je lui en voulait d'avoir gâché mon enfance. Comment l'oublier ? Toute cette violence m'avait dérouté. J'étais devenu un petit délinquant, comme certains diraient.

Le meurtre de mon père ne réussit pas à m'achever, ni à me remettre sur pieds. Mes amis arrêtèrent tous de me parler suite à son décès. D'un autre côté, je ne pouvait pas vraiment leur en vouloir : tous les facteurs étaient contre moi. Chacun avait son opinion, mais pour la plus grande majorité, c'était moi l'assassin.

Comment j'en suis arrivé là ? C'est une longue histoire...

I- Il y a un début à tout

C'est lorsque j'avais trois ans que tout a commencé. Mon père était sortit à la taverne d'Astrub avec quelques amis afin d'y passer du bon temps. Moi, j'étais resté à la maison avec ma mère et elle m'avait lu une très belle histoire sur la vie des créatures de l'île du Minotot. Sur ce je m'étais endormi paisiblement.

Quelques heures plus tard, mon père revint de la taverne, aussi saoul qu'un Pandawa. J'entendis des cris et puis ma mère s'effondrer. J'avais l'habitude, c'était comme ça presque chaque soir : mon père revenait de la taverne, se querellait avec ma mère et finalement la battait. Mais ce soir-là, ma mère ne se releva pas.

Son décès fut constaté plus tard lorsque la milice arriva. Mon père réussit à s'en tirer en disant que des
disciples de Sram avaient enfoncé la porte et réglé le cas de ma mère pendant qu'il était à la taverne. Dans ma tête d'enfant, je la reverrais le lendemain et elle serait toujours aussi heureuse de s'occuper de moi. Mais comme vous vous en doutiez, ce ne fut pas le cas. Les mois suivant cet événement tragique, mon père paya une jeune Éniripsa afin de me nourrir et de me protéger. Lui, il passait son temps à la taverne. Cette femme devint ma nouvelle mère en quelque sorte, enfin, c'est ainsi que je l'appelais.

Un soir d'Aperirel, 3 ans plus tard, ce meurtrier qui me servait de père revint de la taverne plus tôt qu'à la normale, une hache à la main. Il s'approcha lentement de l'Éniripsa et lui assainit un puissant coup de hache au bras. Une large coulée de sang tomba de son avant-bras, elle criait de douleur. Je pris tous le courage que j'avais et me mis devant mon géniteur qui allait la frapper à nouveau.

- ARRÊTE ! lui criai-je.

Il réalisa soudainement ce qu'il était entrain de faire.